Plongée dans l’univers des brasseries artisanales.
Depuis une trentaine d’années, les brasseries et bières artisanales ont connu un formidable essor. Et pas seulement dans le Nord et l’Est, patries historiques de la bière en France ! Voici quelques informations à connaître sur la bière artisanale, avant de passer à la dégustation.
Bière artisanale vs bière industrielle, quelles différences ?
La frontière entre bières artisanales et bières industrielles n’est pas toujours aisée à tracer avec le succès des « craft beers », qui ont remodelé le marché. Les brasseries artisanales se sont professionnalisées — le titre de brasseur est inscrit depuis 2023 au Répertoire national des certifications professionnelles — et, pour certaines, se sont agrandies et ont conquis l’international. Inversement, les grands groupes n’hésitent pas à copier les codes des bières artisanales, avec des bières en édition limitée ou de saison, par exemple, ou le rachat de brasseries indépendantes.
On peut toutefois considérer qu’une bière artisanale se distingue d’une bière industrielle par :
Le goût et le style de bière. Au contraire des groupes industriels, qui visent une standardisation du goût de leurs produits, les brasseries artisanales cherchent à produire des bières avec de la personnalité. On leur doit d’ailleurs le succès des bières IPA et l’éveil des palais à des saveurs plus amères.
La gamme. Généralement, les brasseries artisanales vont proposer toute une famille de bières (blonde, ambrée, IPA, lager, stout, triple…) avec des degrés d’alcool et d’amertume distincts, tandis que les brasseries industrielles se concentrent sur un produit phare (bière blonde, bière blanche ou bière brune selon les marques). Les brasseries artisanales sont aussi familières des expérimentations et bières temporaires, qui mettent en valeur un ingrédient, une saison ou une technique de fabrication (fermentation lente, bière non filtrée, etc.).
Le choix des ingrédients et des procédés de fabrication. Parce qu’elles cherchent à produire des bières expressives et de différents styles, les brasseries artisanales portent une attention particulière à leurs matières premières : houblons avec un profil aromatique spécifique, travail de levures sauvages… Elles sont par ailleurs de plus en plus nombreuses à utiliser des ingrédients locaux pour affirmer leur ancrage territorial, comme des malts bio, des houblons français ou des fruits et plantes du terroir dans les bières aromatisées. Enfin, elles bannissent l’emploi d’additifs (sirop de glucose, colorant caramel…), courants dans le secteur industriel pour standardiser la bière, et privilégient des procédés de fabrication manuels (ou semi-manuels) et plus longs.
Le volume de production. La majorité des brasseries artisanales françaises restent des microbrasseries, avec un volume de production inférieur à quelques milliers d’hectolitres par an. Si certaines brasseries indépendantes ont développé leur capacité de production et peuvent atteindre plusieurs dizaines ou centaines de milliers d’hectolitres de bière, on est loin des dizaines de millions d’hectolitres annuels produits par les grandes marques de bière industrielles.