Entretien avec Christine Ferber, à la tête de la Maison Ferber à Niedermorschwihr en Alsace.
Fille, petite-fille et arrière-petite-fille de boulangers, Christine Ferber œuvre parmi les siens au cœur de son village alsacien, au rythme des saisons. Pâtissière, chocolatière et confiseuse à la Maison Ferber, elle préfère maîtriser toutes les facettes du métier pour ne jamais s’ennuyer. Ses confitures adoubées par les plus grands chefs résument sa philosophie du goût : humilité devant la nature et le produit, amour des saveurs de l’enfance et du patrimoine gastronomique alsacien, respect des clients et des agriculteurs.
L'interview : Christine Ferber, à la tête de la Maison Ferber
Quelle fonction occupez-vous chez Maison Ferber ?
Je suis maître pâtissier, confiseur, chocolatier, à l’ouvrage dans mon atelier chaque jour.
Expliquez-nous ce qu'est Maison Ferber.
Dans le village de Niedermorschwihr (350 habitants), la Maison Ferber est une boutique où l’on partage notre savoir-faire artisanal dans les domaines de la boulangerie, pâtisserie, confiserie, chocolaterie, glacerie et traiteur. Je suis accompagnée de ma sœur, mon frère, ma belle-sœur et d’environ 25 collaborateurs
À votre connaissance existe-t-il beaucoup de femmes à des postes similaires au vôtre dans votre univers ?
Oui, aujourd’hui, de nombreuses femmes œuvrent au sein des métiers de la gastronomie ; en cuisine, en boutique, dans l’enseignement, dans les ateliers de fabrication, en tant que chef d’entreprise.
En tant que femme, sentez-vous des différences dans votre façon d’aborder votre métier ?
Dans les métiers de la gastronomie, je pense que les femmes apportent une autre sensibilité, une grande générosité tout en étant toujours animées d’une envie de faire plaisir.
Comment abordez-vous la parité homme/femme au sein de votre entreprise ?
Dans notre maison, nous œuvrons avec davantage de femmes que d’hommes ; tous les genres sont les bienvenus pour enrichir les équipes et mener les réflexions ; je privilégie les compétences.
Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui souhaitent travailler dans la food ?
Quand la passion nous anime et que l’on aime ce que l’on fait, on ne compte pas pour réaliser de belles compositions ; la patience et le temps sont les ingrédients majeurs.
Quelle femme vous a inspiré dans votre vie et pourquoi ?
J’ai fait mon apprentissage dans une école à Bruxelles en 1975. J’ai exercé auprès de Mesdames CHABANNE et ENGEL, toutes deux chocolatières. À l’origine, Madame CHABANNE était assistante sociale et Madame ENGEL, juge. Elles ont créé, dans les années 1950, une chocolaterie « A la dauphine », où l’on œuvrait uniquement dans la fraîcheur et la haute qualité. Elles m’ont enseigné le bel ouvrage, la volonté de bien faire à chaque instant et le courage. Elles m’ont toutes deux tellement inspirée.
Que changeriez-vous pour les femmes du monde entier ?
Je souhaiterais que les femmes puissent toutes s’exprimer librement.
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